lundi 23 juin 2014

Le récit de l'accident par Joan

Joan après une mauvaise nuit passée à terre, revient sur les circonstances de l'accident qui l'ont contraint hier, la mort dans l'âme, à abandonner définitivement la Solitaire.

 "Deux minutes après le départ, alors que me trouvais au milieu d'un paquet de bateaux tribord amure, j'ai vu, interloqué, arriver sur moi à toute vitesse Sébastien Simon qui venait de virer bâbord amure pour croiser derrière la flotte.

Nos regards se sont croisés, j'ai crié, mais c'était trop tard, il m'a violemment percuté.
Par plus de 20 nœuds de vent, le choc a été très brutal.
J'ai continué ma route sur quelques longueurs afin d’évaluer les dégâts...  j'ai vite compris qu'il m'était impossible de poursuivre la course.
J'ai prévenu la direction de course par radio.
J'ai aperçu Sébastien Simon qui faisait un 360° pour réparer.
Le jury statuera aux Sables d'Olonne sur ma réclamation. Un petit message de Sébastien Simon pour s'enquérir des dégâts qu'il m'a occasionnés m'aurait semblé correct. Je me serais peut-être senti moins seul...
Le Figaro "Région Basse-Normandie" a été gruté dès mon retour à terre. 
Je remercie chaleureusement Brice Villion, préparateur d'Alexis Loison, ainsi que Romain, préparateur de Frédéric Rivet, qui m'ont accueilli sur le ponton et m'ont accompagné lors des manœuvres de sortie de l'eau. 
Je remercie également  tout particulièrement  mon préparateur, David Bossé, qui a fait demi-tour sur la route de Normandie pour m'aider et me soutenir dans ces moments difficiles."

Voici quelques photos des blessures du bateau



La coque est fissurée à l'extérieur comme à l'intérieur ainsi que le pont et le liston est arraché sur environ 1m50


le ballast est décollé


Une autre vue du ballast décollé


Une cloison de renfort a carrément sauté


Une des deux varangues décollées (la varangue réparée la semaine dernière n'a pas bougé...)

dimanche 22 juin 2014

Joan contraint à l'abandon définitif après une violente collision

Juste après le départ de cette troisième étape, alors qu'il naviguait tribord amure (donc prioritaire) Joan et son Figaro "Région Basse-Normandie" ont été violemment percutés par le bateau de Sébastien Simon "Bretagne- Crédit Mutuel-Espoir"  qui faisait route bâbord amure (non prioritaire).
Le choc a été très violent et les dégâts sur "Région Basse-Normandie" sont si importants que Joan a été contraint de rentrer immédiatement au port de Roscoff et d'abandonner définitivement la course, la mort dans l'âme.
Après une semaine de course contre la montre afin de répondre présent sur la ligne de départ, un nouveau coup du sort dont il n'est absolument pas responsable, met un coup d'arrêt brutal et définitif à tous les espoirs de Joan de se battre enfin à armes égales avec les autres coureurs.
Nous partageons son amertume.

Le Figaro "Région Basse-Normandie" prêt pour la troisième étape

Après son talonnage à Plymouth, le Figaro de Joan Ahrweiller "Région Basse-Normandie" avait subi des dégâts qui ont nécessité une semaine de travaux.
Depuis lundi, à Roscoff, le chantier Yvin et David Bossé, le préparateur de Joan, ont travaillé d'arrache-pied afin que le bateau soit présent sur la ligne de départ de la troisième étape, dimanche 22 juin à 15 heures.
C'est chose faite. 
La varangue est recollée
Le bulbe de quille a retrouvé sa forme
Le joint de quille est réparé





Le bateau a été remis à l'eau samedi.
Bravo et un grand merci aux techniciens qui ont fait un excellent travail!

mardi 17 juin 2014

Joan sera au départ de la troisième étape

Les travaux sur le Figaro 2 "Région Basse-Normandie" ont pu débuter aujourd'hui, mardi. 
Le chantier naval Yvin de Roscoff  ainsi que le préparateur de Joan, David Bossé, mettent en oeuvre toutes leurs compétences afin de permettre au bateau et à son skipper d'être au départ de la troisième étape dimanche. 
Réparation de la varangue

Le bulbe retrouve son galbe

Le joint de quille est refait

dimanche 15 juin 2014

Le Figaro "Région Basse-Normandie" en chantier à Roscoff

Dimanche vers 15 heures 30 Joan et son Figaro "Région Basse-Normandie" sont arrivés à Roscoff.
A quai à Roscoff
Après son talonnage au départ de Plymouth, Joan a pris la douloureuse décision d'abandonner au début de la deuxième étape afin de préserver son bateau et de garder ses chances de courir la troisième et quatrième étapes. 
En effet lors du choc, une varangue s'est décollée du fond du bateau et une voie d'eau s'est déclarée.
La fissure le long de la varangue
Les responsables du port du Bloscon de Roscoff ont tout mis en oeuvre afin de permettre Joan à réparer au plus vite et lui donner la possibilité de repartir dimanche.
Le bateau a pu être gruté en fin d'après-midi et mis au sec.
Le joint de quille est endommagé

Le bulbe a  également subit quelques dégâts

Sous le bulbe

Dès lundi matin les dégâts vont être plus précisément évalués et les réparations vont pouvoir commencer.

Croisons les doigts pour que cette série noire s'arrête ici pour Joan...

Abandon dans la deuxième étape

Quand la poisse vous tient...
Joan est parti le mors aux dents hier soir sur son bateau "Région Basse-Normandie" réparé.
Après une première étape frustrante, le danger est alors de vouloir prendre un peu trop de risques dans l'impatience d'en découdre. C'est apparemment ce qui est arrivé à Joan hier soir, en rasant la digue de Plymouth d'un peu trop près... 
Nous n'avons évidemment pas de nouvelles directes de sa part, puisqu'il est encore en mer.Il se dirige actuellement vers Roscoff où il devrait arriver dans la journée.

Voici ce qu'il confiait à l'Organisation par radio:


« J'ai voulu passer trop près de la digue qui ferme la baie de Plymouth et là j'ai talonné avec le bateau. Le choc a été un peu violent tout de même et je pense qu'il y a pas mal de dégâts, j'ai cassé les varangues à l'intérieur du bateau. Les varangues sont des renforts qui rigidifient la coque et là, une d'elles est décollée de un demi à presque un centimètre donc il y a de l'eau qui rentre. Je fais route vers Roscoff, je suis à un peu plus de 60 milles de Roscoff donc je devrais y arriver en début d'après-midi. Je ne sais pas comment cela va se passer, il va falloir sortir le bateau de l'eau pour voir ce que l'on peut faire et il nous restera une petite semaine pour voir tout ça. Cela fait beaucoup je trouve ! C'est une erreur de ma part, sur la carte ça le faisait, mais j'aurais du prendre peut-être un peu plus large. J'espère que ça va le faire.»

jeudi 12 juin 2014

"Je voulais aller jusqu'au bout"

Au lendemain de cette première étape difficile, Joan reste malgré tout motivé et confiant dans la suite de la Solitaire.

Après quelques heures de repos il raconte sa course:


"Juste après le départ de Deauville, je me retrouve avec la grand-voile en vrac sur le pont. 

Il m'est évidemment impossible, en solitaire, de récupérer la drisse en tête de mât. J'ai bricolé une réparation qui m'a permis de rehisser ma voile avec un ris jusqu'au point de capelage.
Les conditions météo annoncées étant relativement calmes, je savais qu'à partir du moment où le vent allait mollir, avec une surface de voilure réduite, j'allais me retrouver derrière tout le monde. 
J'ai perdu pas mal de temps à rehisser ma voile et toute la nuit  jusqu'au matin je suis resté au fond du classement. 
Vers 6 heures 30 je prends une option qui me permet en trois heures de passer de la 35ème place à la tête de la flotte! Là, j'avoue que j'ai passé un bon moment, mais je savais que ça n'allait pas durer...
Dans l'après-midi, dès que le vent a molli, j'ai perdu peu à peu du terrain pour me retrouver à la 37ème place à la tombée de la nuit.
Il ne me restait plus qu'à limiter les dégâts...
Jusqu'à Roscoff ce n'était pas encore catastrophique, mais derrière, on s'est fait rattraper par la pétole alors que devant il y avait encore du vent et là, on a pris cher!

Au final j'ai un très gros retard, ça va être très difficile de remonter au classement, mais je suis tout de même content d'être allé jusqu'au bout, c'est aussi dans ces moments difficiles qu'on apprend et qu'on progresse.

photo Alexis Courcoux                        Joan à l'arrivée à Plymouth

Les quelques heures passées en tête de course resteront dans ma mémoire, je me suis bien amusé et c'est ce plaisir que je retiendrai!

Maintenant je vais essayer de bien récupérer, cette étape à Plymouth est courte, il faut que je répare mon bateau et que je prépare mon avitaillement pour la prochaine étape, mais je suis content de repartir."